Officiel : Pôle Emploi deviendra France Travail à compter du 1er Janvier 2024

03 Mai 2023

C'est sous forme de guichet unique pour les personnes sans emploi que France Travail entend se présenter grâce au rapprochement des différents services et organismes chargés de l'insertion et des prestations sociales. Il ambitionne ainsi de parvenir au plein emploi. 

Revenir au taux de chômage connu par la France un demi-siècle auparavant est le défi que le gouvernement se propose de relever. Actuellement, le taux de chômage de 7,2% fait que la France se retrouve au niveau de celui de 1982. L'exécutif souhaite ramener ce taux en dessous de la barre des 5%. 

À noter que pour les économies anglo-saxonnes, ces taux inférieurs représentent la norme depuis des années (3,7% au Royaume-Uni, 3,4% aux Etats-Unis). C'est également le cas de l'Allemagne et des Pays-Bas avec 3%, et du Danemark avec 4% des pays nord-européens derrière lesquels ceux du sud du continent courent depuis des dizaines d'années. 
Devant ce contexte, c'est dans une situation intermédiaire que la France se positionne. Bien qu'elle arrive devant les pays que la méditerranée borde, en l’occurrence : l'Italie (8%) et l'Espagne (13℅), son écart d'avec les économies du nord très compétitives et déjà caractérisés par le plein emploi est encore important. 

Le niveau actuel du taux de chômage, équivalent à 7,2% résulte de la création de 1,7 million d'emplois en France au cours des 6 dernières années. Si l'on veut parvenir à l'abaisser au taux de 5%, 700.000 emplois supplémentaires devront être rajoutés sur les quatre prochaines années et cela devrait même aller jusqu'à 1,3 million d'emplois pour obtenir une baisse équivalente de personnes dans l'ensemble du halo du chômage. C'est ce que le rapport de synthèse de la mission de préconfiguration de France Travail a expliqué eu égard à l'objectif visé. 

Ainsi, dans les prochains mois, Pôle emploi sera relayé par France Travail en vue de parvenir à réaliser ce but. Ce sera son logo qui sera mis en avant au niveau des agences pour l'emploi dans le pays et ce à compter du 1er janvier 2024. 
Au-delà d'un simple changement de dénomination et d'identité visuelle, ni la méthode ni les moyens ne sont les mêmes. Tout comme Pôle emploi avait vu le jour en 2009 grâce à la fusion de l'ANPE (la recherche d'emploi) et des Assédic (le versement des allocations chômage), France Travail témoigne d'une intégration qui est davantage poussée.

 

Collaboration mais non fusion comme en 2029

 
C'est un travail conjoint entre d'un côté les services de l'emploi (Pôle emploi, Missions locales...) et de l'autre côté les départements, associations, partenaires sociaux qui sont chargés des prestations sociales. Cela en vue d'une reconnexion de la prestation sociale avec l'insertion professionnelle.

Contrairement à la situation qui prévaut actuellement, inscrire automatiquement les bénéficiaires du RSA à Pôle emploi sera une des premières actions opérées.Thibaut Guilluy, le haut-commissaire à l'Emploi qui pilote la création de France Travail, rappelle qu'un pourcentage de 40% uniquement de ceux qui bénéficient du RSA sont inscrits à Pôle emploi. Un accompagnement rapide de ces personnes concernées est nécessaire sachant qu'il faut attendre en moyenne 150 jours avant que le bénéficiaire l'allocation dont la décision de versement est sortie signe son contrat d'engagement réciproque. L'objectif est le raccourcissement de ce délai à un mois tout au plus. 

La réalisation du diagnostic avec le demandeur d'emploi sera faite avec un unique référent France Travail chargé du suivi de son parcours que ce soit au niveau de l'insertion que vis à vis des prestations sociales. Le système de sanctions est alors davantage progressif et il portera sur les différents aspects du suivi. Un seul contrat d'engagement aura besoin d'être signé contre les 4 qui sont actuellement proposés en fonction de l'organisme (CER pour le RSA, PACEA pour les Missions locales, PPAE pour Pôle emploi...). Les 15 à 20 heures d'activité évoquées par Emmanuel Macron lors de la campagne seront proposées aux bénéficiaires du RSA de longue durée. 

Pareil du côté de l'entreprise qui comptera sur un seul interlocuteur France travail chargé d'orienter le recruteur vers les divers profils (des jeunes en Mission locale, des chômeurs à Pôle emploi ou des éloignés de l'emploi au RSA). 

Une fusion des divers dispositifs de formation préalables se fera également Une organisation plus simplifiée. Quatre directions au niveau national, régional, départemental et du bassin de vie articulent France Travail si actuellement le pilotage de ces dispositifs d'insertion et de prestation est assuré par une vingtaine de comités.

Des investissements conséquents seront exigés par cette nouvelle organisation. Ils se traduiront notamment par les outils d'information numériques indispensable au dialogue des divers services pour former les 100.000 conseillers qui seront en œuvre. Jusqu'en 2026, le budget total de France Travail atteindra alors à peu près 2,5 milliards d'euros. D'après le rapport de synthèse de la mission, les gains de finances publiques accompagnés du retour à l'emploi des personnes sont censés couvrir les dépenses en question.


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